Cure de prolapsus

Objectifs et définition

Cette intervention a pour but de traiter une descente d'organes dans le petit bassin. La vessie, l'utérus ou le rectum peuvent être descendu ou prolabé à des degrés divers dans le vagin. L'intervention permet de les remettre en place et de les fixer dans le petit bassin. Cette intervention peut comporter l'ablation de l'utérus, conservant parfois le col (hystérectomie totale ou hystérectomie subtotale). En cas de nécessité d'une hystérectomie, il peut être également souhaitable de réaliser l'ablation des ovaires.Deux voies d'abord sont possibles:

  • Soit par voie vaginale: l'intervention est alors réalisée par les voies naturelles sans incision de la paroi abdominale.
  • Soit par voie laparoscopique: 4 à 5 incisions infracentimétriques sont réalisées au niveau de l'ombilic et dans la région supra-pubienne.

Dans de rares cas, l'intervention devra être réalisée par voie abdominale par laparotomie. L'intervention est réalisée par ouverture de l'abdomen par une incision soit horizontale, soit verticale sous l'ombilic.

Durée de l'intervention

1 à 3h.

Durée de l'hospitalisation

2 à 5 jours.

Dans certaines indications, une hospitalisation préopératoire de 24h est proposée en vue de réaliser une préparation intestinale (antibiothérapie, laxatif, lavement) associée à un régime sans résidu (sans fruits et légumes pendant une semaine avant l'intervention).

Fréquence de ce type d'intervention

Plus de 75 cures de prolapsus sont réalisées par an dans le service.

Effets secondaires de l'intervention

Si l'intervention comporte une hystérectomie, la principale conséquence de l'hystérectomie sera l'absence de règles et l'absence de possibilité de grossesse.
Si vous n'êtes pas ménopausée et que les ovaires sont laissés en place, leur fonction persistera jusqu'à la ménopause naturelle. Il n'y aura donc aucun symptôme de ménopause directement après l'intervention.
Si vous n'êtes pas ménopausée et que les ovaires sont retirés lors de l'intervention, celle-ci entraînera donc une ménopause et vous pourriez avoir des manifestations telles que bouffées de chaleur, ... Un traitement médical substitutif peut être discuté par la suite avec votre gynécologue.
Si vous êtes déjà ménopausée, l'ablation des ovaires ne présentera aucun effet secondaire particulier par la suite. Il n'y a aucune raison que vous ayez des manifestations telles que prise de poids ou dépression liés à ce type d'intervention.
La cure de prolapsus n'empêche pas la possibilité des rapports sexuels sauf cas très particulier qui sera discuté avec votre chirurgien.
Certaines interventions peuvent diminuer la qualité des rapports sexuels.
La reprise des rapports sexuels ne doit pas se faire avant la visite médicale de contrôle post-opératoire.

Risques inhérents à l'intervention et pertinents pour le patient

En cours d'intervention, la voie d'abord chirurgicale peut être modifiée en fonction des constatations faites pendant l'intervention. Une ouverture de l'abdomen peut parfois s'avérer nécessaire alors que l'intervention était prévue par voie vaginale ou par voie laparoscopique. Pendant la chirurgie, du matériel prothétique résorbable (qui disparaît spontanément) ou non résorbable (qui ne disparaît pas) est utilisé lors des cures de prolapsus par laparoscopie.
Des lésions d'organes au voisinage de l'utérus peuvent se produire de manière exceptionnelle (plaie intestinale, plaie de la vessie ou de l'uretère, des vaisseaux sanguins, des nerfs), nécessitant une prise en charge chirurgicale spécifique.
Un saignement interne est également exceptionnel et une transfusion sanguine ou de produits dérivés du sang peut alors être rendue nécessaire.
Un hématome ou une infection (abcès de la cicatrice) peuvent survenir, nécessitant la plupart du temps des soins locaux. Néanmoins, une seconde intervention pour traiter de manière adaptée ces complications peut se révéler nécessaire.
Comme toute chirurgie, cette intervention peut comporter très exceptionnellement un risque vital ou de séquelles graves.
Un traitement préventif anticoagulant (médicaments, bas à varices) est prescrit pendant la période après l'intervention afin de réduire le risque de phlébite (formation d'un caillot dans une des veines) ou d'une embolie pulmonaire.

Après l'intervention

Les premières heures après l'intervention sont souvent douloureuses et nécessitent des traitements antalgiques puissants. Des anti-douleurs sont administrés de manière préventive selon un schéma préétabli. A la demande, d'autres anti-douleurs peuvent être administrés soit par voie intraveineuse, soit par voie orale.
Des antibiotiques sont, en général, prescrits au moment de l'intervention. Ce traitement peut éventuellement être poursuivi plusieurs jours, soit par voie intraveineuse, soit par voie orale, en vue de diminuer le risque d'infection.
Un traitement anti-coagulant est prescrit et sa durée varie en fonction de vos antécédents personnels et de la lourdeur de l'intervention.
Une sonde urinaire est laissée en place pendant 1 à 5 jours.
Un drain à l'intérieur de l'abdomen est généralement laissé en place pour une durée de 24 à 48h.
Il est primordial d'éviter de porter des charges et de réaliser des efforts pendant les 6 semaines qui suivent l'opération.
La reprise de l'alimentation normale se fait en général le 1er jour suivant l'intervention.
Il peut exister un saignement vaginal modéré et banal pendant le mois suivant l'intervention.
La sortie d'hospitalisation est généralement prévue 1 à 5 jours après l'intervention.
Les douches sont possibles quelques jours après l'intervention mais il est recommandé d'attendre 15 jours avant de prendre un bain.
Pour rappel, la reprise d'une activité sexuelle sera autorisée après la visite post-opératoire.
Si après votre retour à domicile vous présentez des douleurs, des saignements, des vomissements, de la fièvre ou une douleur dans les mollets, il est indispensable d'en informer votre médecin.
Une consultation postopératoire vous est proposée soit chez votre chirurgien, soit chez votre médecin référent.

Refus de l'intervention

La cure de prolapsus est rarement une indication médicale. Il s’agit la plupart du temps d’une intervention pour le confort. Postposer l’intervention a rarement des conséquences médicales graves.