Unité intégrée d’hépatologie / Unité d’alcoologie

Présentation

L’unité « intégrée d’hépatologie », unité hospitalière qui accompagne des problématiques de dépendance à l’alcool, a été créée le 13 octobre 2003.  Cette unité a été créée suite à une habitude de collaboration entre le Service d’Hépato-gastroentérologie (localisé à l’unité 51) et le Service de psychiatrie.

En effet, les patients alcooliques hospitalisés dans le Service de gastrologie pour des problèmes digestifs et/ou hépatiques étaient aussi vus par les psychiatres et psychologues. La dimension multifactorielle de l’affection a naturellement poussé les équipes à mettre en place un dispositif permettant d’assurer des soins tant psychiques que physiques chez le patient alcoolique. Pour ce faire, la création d’une unité de soins indépendante permettant d’aborder la part somatique et la part psychologique/psychiatrique de la problématique était nécessaire. Cette « unité intégrée d’hépatologie » pouvait au départ accueillir six personnes par semaine. Depuis 2008, l’unité comporte huit lits destinés à l’accueil de ces patients. L’équipe compte deux gastro-entérologues, deux psychiatres, deux psychologues, une assistante sociale, une diététicienne et une équipe d’infirmières.

    L'Unité

    L'Unité, appelée unité intégrée d’hépatologie, se situe au 7ème étage des Cliniques universitaires Saint-Luc, à l’unité 74. La première moitié de l’unité est réservée aux patients hospitalisées pour des problèmes de type O.R.L. Ces personnes ne sont donc pas spécifiquement hospitalisées pour des problèmes de dépendance à l’alcool. La deuxième moitié de l’unité est spécifiquement réservée aux personnes présentant des problèmes de dépendance à l’alcool. Chaque semaine, huit personnes réparties en quatre chambres (deux personnes par chambres) peuvent être hospitalisées. 

    L’objectif est de remettre en mouvement ces personnes dans le but de leur permettre une forme de réhabilitation sociale et personnelle. Nous visons à offrir aux personnes dépendantes un accompagnement qui touche les différentes dimensions de la problématique (traitement médical, évaluation somatique, accompagnement psychologique, etc.). Nous soutenons que, pour enrayer la consommation, il est intéressant d’interroger l’histoire de chaque personne et les différents facteurs contribuant à un excès d’alcoolisation. 

      Le fonctionnement

      • Avant la cure

      Avant toute cure, nous insistons sur l’importance d’une première rencontre. Ce premier entretien est pour nous fondamental et nécessaire. Après en avoir fait la demande, le patient (seul ou accompagné de sa famille, son médecin ou toute autre personne) rencontrera un membre de l’équipe : un psychologue, un psychiatre ou un gastroentérologue. Le but de ce premier entretien est d’établir un premier contact permettant de dessiner certaines pistes de réflexions et d’interventions. De fait, nous essayons de comprendre la situation problématique, ce qui a déjà été fait par la passé (antécédents, cures précédentes, suivis psychologiques et/ou psychiatriques, etc.) et les façons dont nous pouvons répondre.
      Ensuite, nous prenons systématiquement un temps entre nous, avec tous les membres de l’équipe (psychiatres, psychologues, médecins gastro-entérologues et infirmières) pour discuter des différentes demandes. Ceci nous permet de déterminer si notre cadre de travail est le plus approprié pour le patient que nous rencontrons en fonction de son parcours.

      • Pendant la cure

      Nous proposons une cure sur trois semaines, divisée en trois périodes d’une semaine.
      Une première semaine d’hospitalisation (qui se déroule toujours du lundi matin au lundi matin suivant) aux objectifs multiples : un sevrage physique (avec traitement médicamenteux adéquat), un bilan de santé (gastro-entérologique et neurologique) pour évaluer les conséquences de la consommation et des entretiens psychologiques et  psychiatriques, pour commencer à interroger les facteurs qui concourent à cette consommation excessive. Le patient reçoit un programme détaillé de l’ensemble des rendez-vous et examens.

      Ensuite se déroule une semaine de retour à la maison. Le patient est alors confronté au maintien de l’abstinence dans son cadre de vie et son environnement. Selon nous, cette phase de confrontation permet au patient de rendre compte des facteurs qui l’amènent à consommer dans le contexte du domicile ou du travail. Se maintenir dans l’abstinence impose un travail de remise en question personnelle dont le but sera de développer de nouvelles capacités pour affronter les difficultés sans avoir recours aux boissons alcoolisées.

      S'ensuit une deuxième semaine d’hospitalisation (toujours du lundi matin au lundi matin suivant). Cette semaine permettra au patient de recevoir les résultats des examens précédents et éventuellement approfondir certains examens, faire le point sur la semaine intermédiaire et ses éventuelles difficultés, approfondir les pistes de réflexions dans les entretiens psychologiques et psychiatriques, proposer et mettre en place un suivi post-hospitalier psychologique, psychiatrique et/ ou internistique.  

      •  Après la cure 

      Très régulièrement, nous proposons aux patients des entretiens ponctuels avec le psychologue et/ou le psychiatre dans notre clinique afin de suivre l’évolution après l’hospitalisation. Ces rendez-vous sont l’occasion de faire le point sur le retour à la maison et sur le suivi proposé lors de la cure. Par ailleurs, les patients seront souvent adressés pour des suivis ambulatoires plus soutenus chez des thérapeutes extérieurs que nous connaissons.

        Notre philosophie

        Notre système d’hospitalisation (trois semaines dont deux d’hospitalisation entrecoupées par une semaine de retour à la maison) prend appui sur plusieurs principes guidant nos interventions :

        1. La confiance 
          Nous faisons le pari d’une « confiance réciproque ». Ce système très ouvert témoigne de notre confiance dans les capacités des patients à faire face aux difficultés du quotidien sans le recours à l’alcool. Par ailleurs, nous comptons aussi sur les capacités des patients à respecter leurs engagements et les règles de notre cadre (sortie autorisée dès la première semaine mais dans un périmètre resteint). La confiance que nous accordons n’est cependant ni aveugle, ni naïve. Cependant, nous partons du principe que le patient ne cherchera pas à transgresser les règles et le cadre, puisqu’il a décidé lui-même de son hospitalisation.
        2. L'engagement
          Nous attendons du patient un engagement sérieux, sincère et authentique dans la prise en charge hospitalière de sa problématique. Nous nous engageons à travailler et collaborer autour du problème d’alcool et des différentes questions relatives. Nous pensons que le patient est l'acteur principal des changements à opérer et les soignants ne sont là que pour l’accompagner dans ce travail de transformation.
        3. La responsabilisation
          Le patient est vu et traité comme une personne responsable, c’est-à-dire capable de répondre par lui-même à ses difficultés. Aider la personne dépendante à l’alcool passe avant tout par le fait de lui reconnaitre une valeur et des capacités. Croire en sa capacité de se responsabiliser est selon nous essentiel.
        4. La qualité du contact et de la relation
          Au cours de la cure, nous misons sur la relation entre patients et soignants. Lors des nombreux entretiens (psychologues, psychiatres, gastroentérologues, équipe infirmière, etc), nous cherchons à approfondir la remise en question sur les causes de l’alcoolisation à travers la relation. Il est important que le patient se sente entendu et entourée par l’équipe des soignants.
        5. L’expérimentation
          Nous proposons un cadre qui se veut ouvert dans la mesure où le patient est autorisé dès les premiers jours à sortir de l’unité. Nous permettons au patient de circuler dans un cadre défini, délimité par un périmètre de sécurité. En effet, rapidement, le patient se trouvera confronté à sa liberté d’agir à l’extérieur de l’hôpital. C’est pourquoi nous voulons proposer au patient une alternance marquée par un aller et retour entre l’hôpital et la vie à l’extérieur. L’idée est de pouvoir accompagner le travail du patient en le laissant expérimenter une période de confrontation (la semaine intermédiaire) et d’expérimentation (durant l’hospitalisation). Nous cherchons ainsi à nous approcher le plus possible des conditions de vie habituelle et des difficultés quotidiennes.

        Equipe

        (Liste mise à jour en février 2014)

        Gastro-entérologues
        Pr Peter Starkel
        Un assistant de Gastroentérologie

        Psychiatres
        Pr Philippe de Timary
        Un assistant de Psychiatrie

        Psychologues
        Aurore Neumann
        David Borceux

        Assistante sociale
        Claire Collard

        Diététicienne
        Dominique Gihousse

        Infirmière chef 
        Jacqueline Petit

        Infirmières
        Bruna Jorge Da Silva Ferreira
        Marie-Antoinette De Bont
        Olga Inuchkina
        Monique Jarosinski
        Virginie Kankindi
        Catherine Labrique
        Marie-Noëlle Lagache
        Véronique Merian
        Anne-Marie Nain
        Pascale Morciaux
        Cathy Schoonheyt
        Jessica Sapart
        Françoise Vanhaeltert
        Nadine Timmermans
                          
        Aide-soignantes
        Kafuti Kazanza
        Thi Ngoc Trang Tran
                                        
        Infirmière administrative
        Isabelle De Bloudts

        Contact

        Pour un contact téléphonique d'entretien de pré-admission, contactez le secrétariat du Service de psychiatrie des Cliniques universitaires Saint-Luc (situé à l'Institut de Psychiatrie) en appelant le 02 605 60 00.

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