3.000e greffe de foie aux Cliniques Saint-Luc

Date de publication

Ce 19 septembre s’est déroulée la 3.000e greffe de foie aux Cliniques universitaires Saint-Luc chez un patient âgé de 52 ans. Ce chiffre exceptionnel met en lumière le dynamisme de ce programme médico-chirurgical initié il y a près de 40 ans et positionne le Centre de transplantation de Saint-Luc comme une référence internationale en la matière.

Le 19 septembre dernier, un patient âgé de 52 ans, atteint de cirrhose, a bénéficié d’une transplantation hépatique aux Cliniques universitaires Saint-Luc. Il s’agit de la 3.000e transplantation hépatique, pédiatriques et adultes confondus, réalisée au sein du Centre de transplantation de Saint-Luc. C’est un cap symbolique pour une activité lancée il y a plus de 40 ans (par les Prs Otte et Kestens en 1984), ce qui fait des Cliniques Saint-Luc un centre pionnier en la matière en Europe. Depuis, de nombreux progrès ont été réalisés sur le plan de la technique chirurgicale, de la prise en charge pré- et post greffe ainsi que du traitement immunosuppresseur, permettant d’obtenir d’excellents résultats de survie à long terme chez les patients transplantés, pédiatriques et adultes. Cela n’aurait pu être possible sans le travail combiné d’une équipe pluridisciplinaire. 

Equipe de chirurgie réalisant la 3000e greffe de foie à Saint-Luc

Les caractéristiques de la transplantation hépatique

La transplantation hépatique constitue le traitement de choix pour les patients à l’âge adulte qui présentent une cirrhose décompensée – cette dernière étant surtout causée par une consommation importante d’alcool, une stéatose hépatique ou une maladie métabolique. L’indication principale de transplantation chez l’enfant est l’atrésie des voies biliaires, une anomalie congénitale qui évolue souvent vers la cirrhose biliaire, liée à l’absence des canaux biliaires dans et en dehors du foie. D’autres indications sont également possibles : hépatite virale, maladies auto-immunes, certains cancers du foie et plus récemment les métastases hépatiques de tumeurs colorectales et endocrines chez des patients bien sélectionnés, ou encore des maladies rares comme la polykystose hépatique ou, chez l’enfant, des maladies métaboliques ou génétiques. 

L’indication de transplantation fait suite à un bilan pré-greffe complet (s’étalant sur une semaine d’hospitalisation), qui permet d’exclure les contre-indications éventuelles, suivi d’une concertation multidisciplinaire réunissant chirurgiens, hépatologues, anesthésistes, réanimateurs, radiologues, coordinateurs de transplantation, etc. Le patient est alors placé sur liste d’attente (Eurotransplant) avec un score basé sur des données objectives (gravité de la maladie, gabarit du patient, groupe sanguin). Ce score va déterminer le temps d’attente qui peut varier de quelques heures à plusieurs mois.

Dans la majorité des cas, les transplantions hépatiques adultes sont réalisées en Belgique à partir de donneurs décédés. Comme le foie a la capacité de se régénérer, les greffes à partir de don vivant sont possibles. Les donneurs vivants s’avèrent plus rares chez les adultes mais beaucoup plus fréquents dans le cadre de la greffe hépatique pédiatrique (plus de 1.200 réalisées à Saint-Luc). Après la transplantation, les patients nécessitent un suivi à vie dans le Centre de transplantation. 

Les grands enjeux

Les grands défis de la transplantation hépatique sont la diminution de la mortalité des patients durant l’attente de la greffe et la prise en charge des complications en pré et surtout post-greffe. Un trajet de soins spécifique développé récemment par l’INAMI a été implémenté aux Cliniques Saint-Luc depuis le début de l’année 2025, permettant un pré-conditionnement idéal des candidats à la greffe et un suivi plus intensif en post transplantation avec une prise en charge holistique.

Par ailleurs, plusieurs projets de recherche tentent d’augmenter le nombre de greffons éligibles et donc de diminuer le temps d’attente sur la liste. Par exemple, l’utilisation des machines de perfusion qui ont déjà permis l’utilisation de greffons dits « marginaux » (par exemple, provenant de donneurs en arrêt cardiaque et/ou âgés.) avec des bons résultats. 

 

La transplantation hépatique à Saint-Luc

Avec un programme de transplantation hépatique lancé en 1984, Saint-Luc constitue un centre pionnier et de référence en Belgique. Son équipe pluridisciplinaire prend en charge les patients adultes et pédiatriques et emploie des techniques innovantes : par exemple, la transplantation par donneur vivant avec une hépatectomie en deux temps (« ALDAPT ») dans le cadre de métastases hépatiques non résécables chez des patients répondants à des critères oncologiques précis. Le cap de la 3.000e transplantation permet au Centre de Saint-Luc de se projeter dans l’avenir avec ambition.