Mucoviscidose

En Belgique, la mucoviscidose affecte près d’un nouveau-né sur 2.850. Cette pathologie génétique, autosomique récessive, pour laquelle il existe depuis 2016 un traitement fondamental remboursé en Belgique dans certains types de mutations, attaque de nombreux organes. C'est néanmoins l’atteinte pulmonaire qui est responsable de l’essentiel de la morbidité et qui conditionne le pronostic vital.

La forme clinique la plus fréquente associe troubles respiratoires, digestifs, reproductifs et de la croissance. Le diagnostic est le plus souvent posé avant l’âge d’un an (âge médian du diagnostic 5.4 mois, registre belge 2017) et depuis 2020, le dépistage néonatal est d'application en Wallonie. La mucoviscidose est une maladie tout à fait particulière. Très multidisciplinaire, sa prise en charge optimale n’est possible qu’en milieu universitaire, dans les centres de références pour la mucoviscidose.

Le Centre de Référence pour la mucoviscidose des Cliniques universitaires Saint-Luc est l'un des 7 centres du pays. Une équipe structurée de médecins (pédiatres et pneumologues) et d'intervenants paramédicaux y est mise au service des patients pour les accompagner dans la prise en charge de cette maladie. Plus de 70% de nos patients soignés sont aujourd'hui des adultes dont la majorité travaillent et qui peuvent avoir une famille.

Le dépistage néonatal de la mucoviscidose fait partie du programme de dépistage néonatal de la Fédération Wallonie-Bruxelles depuis le 1er janvier 2020. Il est réalisé dans le laboratoire de dépistage néonatal des Cliniques universitaires St Luc, sur base d’un échantillon de sang séché sur papier buvard (carte de Guthrie), prélevé entre 2 et 5 jours de vie. Ce test consiste à détecter des concentrations anormalement élevées de trypsine immunoréactive (« TIR » ou « IRT ») et permet de dépister la majorité des patients atteints de mucoviscidose dès la naissance afin d’optimiser leur prise en charge (dépistage néonatal).

Le diagnostic biologique de la mucoviscidose est principalement basé sur le test de la sueur et dans certains cas sur la mesure de la différence de potentiel nasal.

Le test de la sueur consiste à stimuler localement, habituellement sur une surface limitée des avant-bras, la sécrétion de sueur et à mesurer, dans le volume ou poids de sueur récoltée, sa concentration en ions, en particulier en chlorure qui est élevé d'un facteur de 3 à 10 fois en cas de mucoviscidose. Le test est réalisé en routine suivant les recommandations internationales et selon la méthode dite de Gibson et Cooke où la sueur est collectée sur un papier filtre approprié à cet effet. En outre, lors des études cliniques internationales sponsorisées, le laboratoire est accrédité par l'association américaine Cystic Fibrosis Foundation pour réaliser le test de la sueur suivant une nouvelle méthode incluant la collecte de la sueur sur en fin tube en spiral, le Macroduct de Wescor.

La mesure de la différence de potentiel nasal est un test complémentaire au test de la sueur et représente une aide diagnostique précieuse dans la mucoviscidose. Néanmoins, dans certains cas, des patients parfois moins symptomatiques mais présentant quand même des manifestations cliniques évocatrices de mucoviscidose montrent des valeurs de chlorure dans la sueur normales ou intermédiaires (30-60 mmol/L), ne permettant pas ainsi de confirmer avec certitude le diagnostic. Malheureusement dans ces cas, l'analyse génétique par des méthodes de routine ciblant la détection des mutations les plus fréquemment observées est habituellement peu contributive. Cette situation représente un défi diagnostique et est rencontrée dans environ 2% des cas. Nous réalisons cette analyse en collaboration avec la KUL.

Le diagnostic génétique de la mucoviscidose est réalisé au Centre de génétique humaine des Cliniques universitaires Saint-Luc.

Dans le cadre de son activité de recherche, le laboratoire de biochimie génétique fait étroite alliance avec le Louvain Centre de Toxicology and Applied Pharmacology (LTAP) et exerce une recherche fondamentale appliquée à la mucoviscidose (Pr Teresinha Leal) ayant comme modèle expérimental des souris transgéniques pour la mucoviscidose. Plusieurs projets sont suivis concernant surtout l'inflammation pulmonaire et sa modulation par des agents anti-inflammatoires et l'activation de la fonction de la protéine défectueuse dans la mucoviscidose par des nouvelles thérapies d'intérêt thérapeutique potentiel.

Au laboratoire de pneumologie de l'institut de recherche expérimentale et clinique de l'UCLouain (UCLouvain, IREC, PNEU), le Pr Gohy développe un axe de recherche translationnelle sur l'immunité de l'épithelium respiratoire dans la mucoviscidose.

Le laboratoire participe aux activités de plusieurs sociétés ou centres: