Créer des « jumeaux » de cancers du sein pour améliorer les traitements

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Cancer le plus fréquent chez la femme, le cancer du sein touche 10 femmes sur 100 en moyenne. Si la plupart des patientes sont diagnostiquées à un stade précoce, certaines tumeurs ne répondent pas de manière optimale aux traitements actuels et de nombreuses patientes risquent des rechutes de la maladie. L’UCLouvain et les Cliniques universitaires Saint-Luc lancent le projet « BiDiTwins », une recherche novatrice qui s’appuie sur des « jumeaux » numériques et biologiques de cancers du sein. Objectif : adapter le plus précisément possible le traitement de chaque patiente.

Concernant 10 femmes sur 100 en moyenne, le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme et ne cesse d’augmenter avec le vieillissement de la population. Il constitue la principale cause de décès par cancer chez les femmes dans le monde. La plupart des patientes sont heureusement diagnostiquées à un stade précoce (non métastatique) et présentent un taux de survie à 5 ans relativement élevé.

Si la chimiothérapie néoadjuvante demeure le traitement traditionnel, près de 30% des patientes risquent de rechuter des mois ou des années plus tard et d’évoluer vers des maladies incurables ou avancées. En plus de cela, le sous-type le plus fréquent (65 à 70 %)   dans les cancers du sein, le sous-type dit « hormonodépendant » (RH+/HER2-), est aussi celui qui répond le moins bien à la chimiothérapie. Ces deux données imposent le développement de modèles prédictifs fiables pour améliorer les prises en charge actuelles.

C’est dans ce cadre que démarre la recherche « BiDiTwins » (« Biological and digital tumour twins »), un projet ambitieux développé par l’UCLouvain et les Cliniques universitaires Saint-Luc. Ce consortium réunit des chercheurs spécialisés dans le cancer du sein, la biologie moléculaire et cellulaire, l'imagerie et la modélisation mathématique.

Du laboratoire au lit du patient

Afin d’améliorer les traitements et prévenir les rechutes de la maladie, BiDiTwins s’appuie sur une approche novatrice reliant le laboratoire au lit du patient. L’équipe de recherche va développer des « jumeaux » biologiques et numériques de cancers du sein à un stade précoce via des modèles In Silico (modèles mathématiques et informatiques), des technologies de bioimpression en 3D et des cultures d’organoïdes à partir de matériel récolté sur des patientes traitées à la Clinique du sein des Cliniques universitaires Saint-Luc.

À travers différents protocoles, les chercheurs tenteront de mettre en évidence les changements susceptibles de favoriser certaines évolutions phénotypiques et la résistance à la chimiothérapie néoadjuvante. Ces nouvelles connaissances permettront à terme d’adapter très précisément les traitements des patientes dans des délais cliniques pertinents.