Ce 10 mai, c´est la journée mondiale du Lupus

Publication date

10 mai 2019 : Journée mondiale du Lupus

Le rôle du rein dans la néphrite lupique

Maladie auto-immune, le lupus érythémateux touche en moyenne une personne sur 2.000 en Belgique. Un tiers des patientes souffrira d'une néphrite lupique, l'atteinte rénale du lupus, et présentera des risques d'insuffisance rénale précoce. Dans une étude récente, des chercheurs des Cliniques universitaires Saint-Luc viennent de mettre en évidence le rôle actif du rein dans la progression de la maladie.

Maladie auto-immune, le lupus érythémateux concerne essentiellement les femmes (9 cas sur 10) et entraine un processus inflammatoire qui peut toucher la peau, les articulations, le système cardiovasculaire, les cellules du sang, le système nerveux ou les reins.

Trois causes concourent au déclenchement de la maladie. D'abord, l'accumulation de gènes de susceptibilité prédispose le système immunitaire à développer de l'auto-immunité, c'est-à-dire à s'attaquer aux cellules du soi plutôt qu'aux agresseurs extérieurs. Certains phénomènes amplificateurs (infection virale, exposition au soleil, etc.) vont ensuite jouer un rôle clé dans la sur-activation du système immunitaire des patientes, menant à la production d'auto-anticorps se déposant dans les organes. Enfin, des mécanismes sont à l'oeuvre au sein même des organes atteints et contribuent à la progression de la maladie, indépendamment des mécanismes systémiques du lupus. C'est notamment le cas de néphrite lupique, l'atteinte rénale de la maladie, et sur laquelle s'est concentrée une recherche menée à Saint-Luc.

Le rein, également acteur du lupus

Un tiers des patientes souffrant du lupus développera une néphrite lupique. Chez certaines, cette atteinte risque de déboucher sur une altération de la fonction rénale, voire à une insuffisance rénale après 10 ans (15% des patientes) et ce, malgré les traitements. Or les néphrites lupiques peuvent toucher des personnes relativement jeunes (20 ans).

Dans une étude récemment publiée dans la revue Annals of the Rheumatic Diseases, le Service de rhumatologie des Cliniques Saint-Luc a mis en évidence des mécanismes inflammatoires au niveau du rein totalement indépendants et qui contribuent à la progression de la maladie et à la destruction du tissu rénal.

De nouveaux traitements en perspectives

La mise en évidence des mécanismes inflammatoires à l'oeuvre au niveau du rein constitue une étape majeure pour la compréhension de la maladie. D'autres recherches sont d'ailleurs en cours aux Cliniques Saint-Luc afin de mieux analyser ces processus, encore ignorés des stratégies de prise en charge actuelles. Cela permettrait à terme de développer des nouveaux traitements ciblant l'atteinte rénale et améliorant considérablement la santé rénale des patientes.

Le Service de rhumatologie de Saint-Luc suit près de 800 patientes atteintes du lupus et a joué un rôle pionnier dans la mise au point des traitements actuels prodigués dans le monde entier aux patientes souffrant de néphrite lupique. Plusieurs protocoles de recherche clinique et fondamentale développés au sein du service donnent accès aux patients à des traitements à la pointe.

Plus d'infos : Pamfil C, Makowska Z, De Groof A, Tilman G, Babaei S, Galant C, Montigny P, Demoulin N, Jadoul M, Aydin S, Lesche R, McDonald F, Houssiau FA, Lauwerys BR. Intrarenal activation of adaptive immune effectors is associated with tubular damage and impaired renal function in lupus nephritis. Ann Rheum Dis. 2018 Dec;77(12):1782-1789

Découvrez comment le Dr Farah Tamirou a pu mener un projet de recherche dans ce domaine
grâce au soutien de la Fondation Saint-Luc


Maladie auto-immune, le lupus érythémateux touche en moyenne une personne sur 2.000 en Belgique. Un tiers des patientes souffrira d'une néphrite lupique, l'atteinte rénale du lupus, et présentera des risques d'insuffisance rénale précoce.